Le lin fût l’or de la Bretagne du 16e au 19e siècle. Pour retracer cette histoire méconnue qui a marqué le Centre Bretagne, suivez la route du lin de Loudéac à Quintin. Elle passe par Le Quillio, Saint-Thélo et Uzel, des petits villages qui furent le centre international du commerce des "Toiles Bretagnes".

Casser la fibre de lin ,atelier de Quintin

Qu’est-ce que le lin ?

Le lin - Linum usitatissimum est une plante originaire d’Eurasie cultivée pour ses fibres textiles et ses graines oléagineuses dont on extrait de l’huile. Le lin est semé en mars et avril et récolté 100 jours plus tard lorsque qu’il atteint 1 mètre.

Le lin se caractérise par ses fleurs bleues qui apparaissent en juin et juillet pendant une semaine. Leur cycle est très rapide : il fleurit le matin et fane dès l’après-midi. Par la suite, le lin est arraché, séché à même le sol puis récolté. Il est employé pour la confection du linge de maison et de vêtements.

Fillage du lin, atelier de Quitin

Pourquoi a-t-on produit du lin en Côtes d’Armor ?

Grâce à son climat océanique et ses terres fertiles de la côte nord, la Bretagne est un terrain favorable à la culture du lin. A partir du 16e siècle, une industrie rurale de la production de toiles de lin se met en place pour répondre à une demande croissante dans toute l’Europe et en Amérique. Le territoire des Côtes d’Armor devient l’une des principales zones de production française.

Les "Toiles Bretagnes" sont les toiles en fibre de lin récolté dans le Trégor et tissé dans les pays de Quintin, Moncontour et Uzel. Le processus de fabrication est régie par des règlements établis par le Conseil du Roi dans des cahiers des charges précis. Avant leur exportation, tous les ballots de toiles sont contrôlés puis tamponnés dans des “bureaux de marque” installées dans les ports autorisés à exporter.

Metier à tisser, atelier de Quintin

L’industrie du lin a-t-elle eu un impact en Bretagne ?

L’industrie du commerce des toiles de lin place la Bretagne au cœur d'un vaste système d'échange planétaire. Les graines de lin, importées de Lituanie par le port de Roscoff, sont semées dans les sols fertiles du Trégor. Après la récolte, la transformation des fibres est réalisée par des paysans du Centre Bretagne. Les toiles sont rassemblées par des négociants et exportées vers l'Angleterre et l'Espagne, puis expédiées dans les colonies.

La culture et la transformation du lin a eu un énorme impact pendant plus de 3 siècles sur la Bretagne. Tous les paysans participaient à l’une des étapes de transformation de la fibre. On estime à plus de 25 000 le nombre de tisserands en Bretagne au 18e siècle. Cette activité était un complément des travaux agricoles, chaque tisserand avait un métier à tisser.

Toiles Bretagne, atelier de Quitin

Que reste-t-il de l'exploitation du lin ?

La concurrence du coton, les conflits avec les pays importateurs et la concurrence des manufactures mécanisées du nord de la France entraînent la disparition de la production des "Toiles Bretagnes".

La prospérité de l'industrie du lin laisse un héritage architectural dans les communes de Quintin, Moncontour, Saint-Thélo et Uzel qui se sont développées grâce à ce commerce. En effet, de riches demeures d’hôtels particuliers et des monuments remarquables restent marqués par les grands mouvements artistiques européens. On retrouve ainsi à Moncontour des bâtiments de styles flamand et italien.

La Maison des toiles de Saint-Thélo

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