Balade sur le site du Yaudet

1.6km

1h30min

Facile

La commune de Ploulec’h abrite un magnifique circuit de randonnée et site d’oppidum* remarquable : le site du Yaudet, petit hameau à seulement cinq kilomètres à l’ouest de Lannion. Ce lieu fut longtemps une ville et un port important.
Le site naturel du Yaudet est unique et a la particularité d’être un promontoire dominant l’embouchure du Léguer et l’anse de la Vierge, peuplé de façon continue depuis les époques les plus anciennes, de la Préhistoire au Moyen-Age. Sous la terre végétale, on retrouve des traces d’une multitude de civilisations. C’est l’un des sites archéologiques majeurs du territoire armoricain. Ici se côtoient mer et terre, pour offrir aux visiteurs un panorama et des paysages sublimes, remplis de couleurs entre landes et ajoncs.

*Fortification celtique servant de point de rencontre et de refuge.

Balisage : suivre la pièce romaine (voir photo)

Notre-Dame du Yaudet Ploulec'h

ENS_yaudet

Points d’intérêts

  • 1 La chapelle de la vierge couchée

    La chapelle est un bâtiment dont la dernière restauration date du milieu du XIXème siècle. Elle est constituée d’un clocher-mur de style lannionnais, d’une nef avec bas-côtés de six travées et d’un chœur.La chapelle abrite un retable remarquable qui représente la Vierge couchée avec l’Enfant Jésus dans un lit recouvert de dentelles. A ses pieds, Dieu le Père est figuré sous les traits d’un vieillard couronné, tenant dans sa main droite le sceptre de la royauté universelle, sa main gauche posée sur le « livre de la Génération ».Au-dessus du lit, plane la colombe du Saint-Esprit.Dans la niche de gauche, la statue de Ste Anne et dans celle de droite, St Joachim, les parents de Marie.La légende de la Vierge couchée :On raconte que quand les moines bretons sont arrivés en Armorique au 6ème siècle, les Gallo romains vénéraient Isis, déesse de la Terre, représentée comme une femme à la poitrine dénudée. Les religieux l’auraient alors couchée et recouverte d’un drap pour la rendre plus décente.

  • 2 Le mur gaulois

    A l’âge du bronze, une communauté gauloise (les « Yadètes ») occupe le site et affirme son identité en érigeant le pourtour du promontoire de remparts.• un rempart traversier barrant l’accès de terre : le mur gaulois appelé localement le « dossen »• un rempart périphérique, courant le long de la falaiseCes remparts deviennent progressivement un système de défense.Ce système de défense est renforcé plusieurs fois à l’âge du fer. En choisissant d’y établir une garnison, les Romains transformeront cette place forte en véritable fortification en y ajoutant les maçonneries et en y aménageant des portes, retrouvées au nord (porte maritime), au sud et à l’est.Seule une probable porte ouest n’a pu être retrouvée à cause d’éboulements importants dans cette direction.Le mur gaulois ou rempart traversier est une construction massive de terre, de rochers et de poutres clouées. Ce genre d’ouvrage offre de grands avantages pour la défense des villes, car la pierre le défend du feu , et le bois des ravages du bélier.Jules César dira dans ses commentaires sur la guerre des Gaules, ses difficultés pour abattre la puissance des peuples d’Armorique, qui « avaient pour habitude, en bâtissant leurs forteresses et leurs villages, de choisir les extrémités des langues de terre et des promontoires, de manière qu’elles fussent inaccessibles au troupes de terre à la marée montante, ce qui arrive deux fois dans l’espace de vingt-quatre heures, et inabordables aux navires qui s’échouaient sur les sables à marée basse. »

  • 3 La porte Sud aux rochers de Beaumanoir

    Le rempart traversier ou mur gaulois fut érigé à l’appui de ce « grand rocher » traduction de son appellation locale « ar garreg vras ».A cet endroit, les Romains édifieront la porte sud de leur fortification.

  • 4 La roche plate

    La roche nord de cet ensemble mégalithique de rochers aux formes étonnantes est positionnée horizontalement en dolmen (d’où son appellation locale traduite du breton «roche plate »). Sa surface est gravée d’une rosace dont l’origine et la finalité restent mystérieuses.

  • 5 Le mur de moulin à marée

    Dans un endroit qui semble prédestiné à cet effet, ce mur massif a probablement été construit, au VI ou VIIème siècle, pour faire tourner des moulins à marée. Il devint par la suite une retenue naturelle pour les poissons, à marée descendante ; témoin cette pêche miraculeuse de sardines en 1938 qui l’ancrera en mur de pêcherie dans la mémoire locale récente.La légende d’Enora et de St Efflam :La légende raconte que le roi d’Hibernie (Irlande) et le roi de Bretagne la Grande étaient en guerre depuis de longues années… A la fin, lassés d’une lutte qui apparaissait sans issue, ils firent la paix et, pour mieux sceller leur traité, décidèrent le mariage d’Efflam, fils du roi d’Hibernie et de la douce et pure Enora, fille du roi de Bretagne. Mais Efflam, attiré par Dieu, avait auparavant promis d’aller fonder un monastère en Armorique…Les cérémonies du mariage furent magnifiques ….mais Efflam, après avoir conclu un pacte de chasteté avec sa jeune épouse, rassembla en secret ses compagnons, leva l’ancre et mit le cap sur l’Armorique…Les vents et les courants furent favorables. Le jeune prince et ses amis abordèrent au Roch Hirglas (Le Grand Rocher) et établirent leur monastère près d’une source, à l’ouest de la lieue de grève… Enora, elle, toute éplorée résolut de passer à son tour en Armorique pour vivre près de son époux, une vie de solitude, de chasteté et de prières. Après trois jours de navigation, son vaisseau fait de claies d’osier recouvertes de cuir de bœuf, poussé par les vents favorables du noroît et porté par les courants de la Mer Celtique, s’échoua à l’embouchure du Léguer dans une pêcherie qui appartenait au seigneur de la cité.Enora, renseignée par un homme du lieu, prit la route pour retrouver Efflam. Le Seigneur, quelque peu dérèglé dans ses mœurs, renseigné par l’homme, enfourcha son cheval et s’élança à la poursuite de la jeune princesse. En vain, car une force mystérieuse le tirait en arrière. Plus il jouait des éperons, moins il avançait. Si bien qu’il ne rejoignit Enora qu’à la porte de la cabane d’Efflam. Alors, il tendit le bras pour saisir la jeune femme. Avant qu’il ne l’eût touchée, son bras se paralysa et demeura étendu. Il appuya son autre main contre la paroi de la cabane. Elle y resta collée comme retenue par un aimant.Les vociférations du seigneur firent venir Efflam qui rompit aussitôt le charme qui neutralisait le « Satyre » . Celui-ci plein de regrets et de contribution, donna aux moines les terres qui leur étaient nécessaires.La légende raconte qu’Efflam accueillit Enora avec beaucoup de respect mais le pacte de chasteté fut maintenu. Cependant, aux jours de fêtes religieuses, les deux époux se rejoignaient dans la même couche, mais sans se toucher, heureux de pouvoir alors vivre à côte à côte, chastement… Dans l’église de Plestin on voit encore le gisant d’Efflam et la statue d’Enora.

  • 6 L’ancienne fontaine ou « Feunteun Goz »

    La fontaine Goz est une fontaine antique vénérée. La légende veut qu’elle soit surmontée d’un accès à un souterrain menant à l’intérieur du promontoire.Elle fut restaurée au tout début du dix-septième siècle.Il s’agit d’un appareillage de fontaine typique de la Bretagne des siècles derniers comprenant une vasque pour eau potable constituée d’un bassin de pierres de granite taillées et soigneusement assemblées, un petit socle surmonté d’une niche pour abriter une statue et un lavoir à quelques mètres en avant.

  • 7 La Roche branlante

    Caprice de géants ? Magie locale ? Une curiosité géologique étonnante, fruit de l’eau et de l’érosion.

  • 8 Le Corps de garde

    Le corps de garde fait partie du système de protection des côtes développé par Vauban, sur ordre de Louis XIV, et initié dès 1666 pour parer aux attaques anglaises et hollandaises.Les gardes se tenaient à l’extérieur et surveillaient l’entrée de l’estuaire : en cas de danger, ils donnaient l’alerte.

  • 9 Le port celte puis porte maritime romaine

    Le Port Celte se trouvait sur le côté nord du promontoire où un grand banc de sable permet un échouage abrité.Unique port sécurisé de l’Armorique nord (avec Alet), aux âges du bronze et du fer, représentant alors l’escale la plus importante dans le commerce des matières premières, comme l’étain, le fer ou le cuivre, il fit l’apogée du Yaudet à l’âge du fer, avant l’arrivée des Romains.Ceux-ci, à leur occupation, le conservèrent en en faisant la porte maritime de leur fortification.Les vestiges de cette porte maritime restent visibles et montrent une architecture dite « à pierres vues » typique de l’époque c’est à dire au IIIème siècle.

  • 10 Le poste de douane

    Au XIXème siècle, l’instauration des réglementations douanières équipa le Yaudet de ce poste de douanes, construit en 1845, et le dota de douaniers permanents pour qui une guérite, à restaurer, fut également bâtie face à la rivière.Le port constituait un abri sûr pour le mouillage des goélettes dans l’attente des marées pour porter leur cargaisons à Lannion.La disparition progressive du commerce à la voile causa le déclin de l’activité portuaire et à la fin des activités douanières dans la deuxième moitié du vingtième siècle.

  • 11 Ker ar Pachez, le village du passeur

    Les travaux de défrichement pour retrouver la « Maison du Passeur » ont progressivement fait découvrir un ensemble de bâtis révélant les activités du village.Le passeur permettait la traversée du Léguer en particulier aux pèlerins qui se rendaient, en masse, aux pardons du mois de mai et du quinze août à la chapelle Notre Dame du Yaudet (pèlerinages importants du XVIème au XVIIIème siècle). La grande guerre mettra fin au rôle mais la fonction perdurera jusqu’aux années 1960.L’endroit est resté appelé le « Pachez » dans le breton parlé local (d’où l’intitulé de « Ker ar pachez »).Le site comprend plusieurs bâtiments en granit : la maison du passeur, la maison du boulanger comprenant un four à pain, une fontaine, un routoir.

Adresse de départ
Parking du site, route du Yaudet
22300 Ploulec’h

Itinéraire – Accès

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