Balade de l’estuaire de l’Islet à Sables-d’Or-les-Pins
6km
1h
Facile
Sables d’Or… Il suffit parfois d’évoquer le nom de certains lieux pour déclencher l’imagination et l’envie de voyage. À Sables d’Or, la magie du nom rejoint la splendeur du site : une grève immense de sable fin dorée par le soleil, des dunes fleuries de chardons bleus et de liseron rose, c’est un paysage d’estuaire d’une grande beauté, en perpétuel mouvement.
Autrefois cultivée, aujourd’hui oubliée des hommes, la « bouche d’Erquy » telle qu’on la nomme ici, est un petit paradis pour les oiseaux et la flore des marais maritimes.
Balisage : suivre le balisage blanc et rouge du GR®34
Points d’intérêts
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1 Un paysage dominé par le sable
Une histoire raconte l’origine de la couleur dorée de la plage. Autrefois, il y avait ici au lieu du petit îlot St-Michel une grande île où poussaient tous les fruits des côtes de France. On l’appelait l’île d’amour. Toutes les douceurs y étaient assemblées et tous les trésors. Un jour, un beau guerrier séduisit la fille du seigneur des lieux et quand leurs lèvres se touchèrent, un tremblement ébranla toute l’île qui fut engloutie aussitôt sous les flots, et ses trésors répandus dans la mer. Frottés par les courants comme des galets, les lingots se transformèrent en sable pour former la plage de Sables d’Or. La flèche dunaire de Sables-d’Or qui barre partiellement l’estuaire est une formation en perpétuelle évolution : le flot des marées et les vents dominants provoquent une dérive régulière du sable de la plage vers la pointe déplaçant petit à petit le cours de l’Islet contre la falaise des Hôpitaux à l’ouest.
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2 Quand les plantes viennent au secours des dunes
Sur la dune, milieu très sensible au piétinement, l’Oyat et le Chiendent retiennent le sable grâce à leurs longues racines très ramifiées. Parmi eux, le Liseron des dunes étale ses fleurs roses et blanches en trompette. Le Chardon bleu aux reflets d’acier, assez abondant à Sables-d’Or-les-Pins est quant à lui protégé sur toutes les dunes de Bretagne.
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3 De drôles d’envahisseurs poilus…
Vous aurez peut-être remarqué au cours de votre séjour autour de Sables d’Or, ces sortes de cocons blancs qui apparaissent dans les pins. Ici, ce sont les sacs plastiques qui ont été accrochés aux résineux qui attirent peut-être votre attention. Ces deux signes particuliers manifestent la présence de la chenille processionnaire : le premier est le nid de cet insecte. Le deuxième est un éco-piège. Avec le réchauffement climatique, cette chenille originaire du sud de la France est venue coloniser progressivement des contrées plus au nord, jusqu’à atteindre les côtes bretonnes. Grande amatrice de climat tempéré dépourvu de gel et de fortes chaleurs et grande consommatrice d’aiguilles de pins, les conditions sont idéales pour permettre à Mme et M. Chenille de proliférer. Seulement voilà, son infestation entraîne la défoliation (perte des aiguilles) des arbres-hôtes et des problèmes sanitaires puisque ses poils, qui se détachent facilement, sont extrêmement urticants. Propriétaire des lieux où vous vous trouvez, le Département a pris des mesures draconiennes avec la pose d’éco-pièges sur les troncs des arbres infestés pour piéger les chenilles lorsqu’elles descendent des arbres en processions, l’installation de nichoirs à mésanges qui peuvent engloutir jusqu’à quarante chenilles dans la même journée, une intervention mécanique consistant à écheniller les nids récents et l’élagage des branches basses situées au-dessus des chemins.
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4 Un estuaire riche de vies
À l’arrière de la flèche dunaire, l’estuaire d’environ cinquante hectares, est formé de sédiments, d’abord très sableux puis progressivement plus fins en amont. À marée basse, le chenal de l’Islet et les vasières attirent dans ce vaste garde-manger à ciel ouvert une multitude d’oiseaux. Cela peut être amusant de les observer et de deviner la nature de leur nourriture simplement en regardant leur bec…Pour chacun de ces trois oiseaux présents dans le site, qui mange quoi ? Vous pouvez le deviner en faisant correspondre la forme du bec avec le type de nourriture. Trois sources de nourriture : petits mollusques enfouis dans la vase / petits poissons / herbacées, algues
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5 Les prés salés, une flore adaptée
Cette vaste étendue qui se trouve devant vous est, au gré des marées, parfois découverte, parfois submergée. Elle porte le nom de marais, de prés-salés ou de schorre. Ce va-et-vient ne permet que le développement de plantes dites « halophiles » (qui aiment le sel), comme l’obione ou la salicorne, adaptées à cette alternance. Ces plantes supportent une submersion modérée et résistent aux mouvements des vagues grâce à leur système racinaire développé. Les fonds sableux qui recouvrent l’estuaire constituent un garde-manger pour les oiseaux limicoles tels que le courlis qui se nourrissent de vers et de petits crustacés.
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6 La légende de la Roche du Marais
Au centre du marais, en bordure du cours d’eau l’Islet, se dresse la Gravelle de Gargantua ou Roche du Marais, un bloc de grès en forme de cône irrégulier. On dit qu’il s’agit là d’un gravier que le fils de Pantagruel avait dans son soulier et qu’il secoua en ce lieu parce qu’il le gênait dans sa marche.
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7 Des marais endigués pour une pratique agricole
Les premiers endiguements du marais seraient apparus à la fin du 18ème siècle. Le polder ainsi créé permettait à une vingtaine de familles pauvres des environs de survivre en faisant pâturer quelques vaches et brebis. Le beurre et le lait qu’ils en tiraient, ajoutés à quelques pommes de terre constituaient leur seule nourriture. Dans ce marais, elles y récoltaient aussi des joncs pour les litières de leurs animaux et de la vase et des algues qu’elle revendaient aux cultivateurs pour amender leurs terres. Ces constructions ont été poursuivies entre la fin du 19ème siècle et le début des années 1980, jusqu’à ce que ces terres situées dans des sites exigus, difficiles d’accès et nécessitant un drainage permanent soient abandonnées progressivement.
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8 La roselière, un festival de chants et de sons
Ces grandes tiges blondes qui surgissent toutes droites au-dessus de l’eau constituent un milieu différent encore de ceux que vous avez pu observer jusque-là. Cette zone humide en bordure de marais où poussent principalement des roseaux est appelée roselière ou phragmitaie. Elle permet aux animaux et en particulier aux oiseaux paludicoles, inféodés aux zones humides qui la peuplent, de se nourrir, de se protéger des prédateurs et également d’y nicher afin d’élever leurs petits. Comme les autres zones humides, les roselières sont en régression depuis plusieurs siècles. Abritant de nombreuses espèces, elles sont considérées comme un habitat d’intérêt patrimonial. Agitée par les vents, la roselière devient un véritable instrument de musique. Avec de la chance, la nature vous offrira peut-être un concert !
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9 Le Pont des marais et la Passerelle de la Côtière, deux ouvrages ferroviaires
Les deux ouvrages qui enjambent l’estuaire sont des vestiges de l’ancienne voie ferrée. Un court voyage dans le temps et vous voilà dans un wagon du « petit train des Côtes de Nord » arrivant en gare de Sables-Or-les-Pins. Devant son adjectif « petit », il faut comprendre que son enjambement est plus étroit qu’un train normal : 1 mètre au lieu de 1,4 m. Il avait pour destination St-Brieuc, Lamballe ou St-Cast. Les convois de voyageurs se succédaient aux wagons de marchandises, desservant les côtes de 1922 à 1949. Lent et peu fiable, il s’est vu très rapidement supplanté par le transport routier. Mais pour ceux qui l’ont pris un jour, son souvenir reste enchanteur.
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10 Des constructions de pierres sèches, témoins d’une agriculture passée
Cette parcelle de terre pâturée située de part et d’autre du pont est un polder. Ce terme néerlandais désigne une étendue artificielle de terre conquise sur la mer grâce à des digues, des barrages et dont le niveau est inférieur à celui de la mer. Le polder de Plurien vieux de deux ou trois siècles ne fut endigué qu’au début du 19ème siècle afin de limiter les entrées d’eau de mer. La mécanisation a entraîné, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l’abandon de l’agriculture sur ces parcelles. Depuis quelques années, sa remise en pâture a évité son enfrichement.
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11 Une station balnéaire à l’image des « Années folles »
L’Hôtel des Pins est à l’image de toute l’architecture de la station balnéaire de Sables d’Or les pins, le projet fou d’un homme Roland Brouard dans les années 20. Pour attirer la clientèle anglaise, les industriels fortunés et les élégantes, des dunes il fit surgir hôtels, villas, practice de golf, courses de chevaux, théâtre, casino et même une liaison ferroviaire afin de faciliter l’accès à la station. Les larges avenues destinées recevoir plus de trois mille voitures rangées perpendiculairement à ses trottoirs furent créées pour attirer les passionnés de sport et de vitesse. Cette épopée fut de courte durée : quatre saisons seulement s’écoulèrent avant que le rêve ne s’écroula, victime du crack boursier de 1929 et le développement de l’automobile.