Qui a dit que les projets architecturaux ambitieux se limitent aux métropoles ? Les Côtes d'Armor offrent aux amateurs d'art une grande diversité de projets et d'ouvrages sur tout le territoire.
Ingénieur des ponts et chaussées originaire des Côtes d'Armor, Louis Harel de la Noë a profondément marqué l'architecture costarmoricaine grâce notamment à ses ouvrages d'art sur le réseau ferré du petit train des Côtes-du-Nord.
Le réseau quadrillait le département avec ses 452 kms de voies à partir de 1905. Harel de la Noë a su apprivoiser le paysage vallonné costarmoricain grâce à ses ponts et viaducs en utilisant le procédé du sidéro-ciment peu utilisé à l'époque. Après la seconde guerre mondiale, le petit train des Côtes-du-Nord est peu à peu délaissé au profit des routes. Les ouvrages de l'ingénieur ont soit été abandonnés ou détruits.
Depuis une dizaine d'années le département réhabilite les structures existantes pour les transformer en voies vertes. Voici les viaducs encore visibles :
Parcours des viaducs en Baie de Saint-Brieuc
Le saviez-vous ? Fulgence Bienvenüe, le "père du métro parisien" est né à Uzel en Côtes d'Armor, la station Montparnasse-Bienvenüe est nommée en son honneur.
À la veille de la Première Guerre Mondiale, la préfecture des Côtes d'Armor connaît un renouveau architectural en lien avec l'apogée économique de la ville. La construction de monuments publics est ininterrompue jusqu'en 1914.
Les architectes s'inspirent du style haussmannien pour la construction du palais de justice, du théâtre municipal, de l'hôtel des postes, de la la gare ainsi que de nombreux immeubles du centre ville.
Pour décorer les façades, on fait appel aux maîtres de l'Art Déco notamment le céramiste Isidore Odorico et les Seiz Breur, un groupe d'artistes ayant fait le choix de réenchanter la Bretagne par la création et la modernité sans trahir la tradition.
Ne ratez pas le joyau de ce style : la chapelle Saint-Yves du Séminaire du même nom dans le quartier de Cesson.
L'action Nouveaux commanditaires proposée par la Fondation de France permet à des citoyens confrontés à des enjeux de société ou de développement d'un territoire, d'associer des artistes contemporains à leurs préoccupations en leur passant commande d'une œuvre.
Les Côtes d'Armor accueillent 4 œuvres architecturales.
Dans le cadre de la restructuration de l'école, les commanditaires ont souhaité faire appel à un artiste pour améliorer la fonctionnalité des différents espaces de l'établissement.
Le bâtiment doit renforcer le rôle social et culturel de l’école au sein du village en donnant une place importante de sensibilisation à l’écologie. Matali Crasset prend en charge le projet et crée notamment de grandes structures en bois avec chacune un nom et un objectif éducatif.
photo ci-dessous à gauche.
Le village de Saint-Thélo se forge une nouvelle identité en mettant en valeur son histoire et son patrimoine grâce à la Maison des Toiles, la Maison du Forgeron et l’œuvre de Tadashi Kawamata.
Cet ouvrage est issu d'une collaboration entre l'artiste et les acteurs locaux pendant 3 étés. Il a permis aux étudiants et entreprises de restructurer ce groupe d'anciennes maisons de tisserands en un nouvel espace public hybride qui établi un lien puissant avec le paysage et l'histoire du site.
photo ci-dessus à droite.
Claude Lévêque a pris comme base une maison ayant servi de refuge aux plus démunis en fin de vie. Il mit à nu l'habitation en remplaçant les matériaux traditionnels du toit et les ouvertures par des verrières donnant une vue panoptique de son unique pièce.
Nous pouvons la regarder mais pas y pénétrer. En effet, l'intérieur de la maison n'est pas accessible mais observable par le toit et les ouvertures latérales.
photo ci-dessous à gauche.
En 2008, la commune de Runan entreprend le référencement de l’ensemble des tombes de son cimetière et souhaite redonner sens à l’ancien ossuaire du XVIème siècle afin de pouvoir conserver les ossements des dépouilles déplacées.
Tania Mouraud restaure le lieu, dans une unité chromatique avec un seul matériau, le granit du Trégor. En s’appuyant sur une tradition millénaire de toutes les cultures, elle dessine un sarcophage sobre, pour contenir les ossements, dont les dimensions reprennent le nombre d’or en rapport direct avec les dimensions du lieu.
photo ci-dessus à droite.